En effet, si la maison container est de plus en plus populaire, l’ampleur des travaux peut en rebuter plus d’un. Temps, énergie, argent, les dépenses risquent d’être nombreuses. Mais en seulement 9 mois, Florent 30 ans, gestionnaire immobilier, et Capucine 29 ans, infirmière, ont réussi à créer une belle maison de 145 m², faite de conteneurs maritimes.
Une construction express de seulement neuf mois !
Ce couple a fait appel à la société InBox, qui s’est chargée de livrer 6 conteneurs maritimes, 5 grands de 30 mètres carrés, et un plus petit pour la construction d’un studio attenant : » Ils étaient cabossés, très bombés puisque nous manipulions les conteneurs, mais la société vérifie l’étanchéité des conteneurs avant de les vendre « , explique Florent, 30 ans.
Lorsqu’on lui demande pourquoi il a choisi le conteneur, Florent n’hésite pas : » Premièrement, je n’aime pas la maçonnerie, deuxièmement, en une journée vous avez une maison construite, et troisièmement, le prix : nous les avons achetés à 1 800 euros HT l’unité, c’était vraiment pas cher « . Les conteneurs présentent également un avantage insoupçonné en matière de construction : ils ne nécessitent pas l’utilisation d’eau, ce qui était idéal pour un terrain de 800 m² sans accès à l’eau.
Pour le couple, l’aspect écologique était également important : « Les conteneurs usagés sont destinés à la poubelle, explique Florent, alors créer une maison participe à leur recyclage et leur donne une seconde vie. » Enfin, l’avantage de l’auto-construction : ne pas payer la main d’œuvre, ce qui a permis un gain de 30% par rapport à une maison traditionnelle. « Grâce à ces économies, nous avons pu choisir des matériaux plus beaux, nous nous sommes fait plaisir avec une belle cuisine, et nous avons fait plus de folies ! » s’enthousiasme Florent.
Faire l’isolation du conteneur : mousse de polyuréthane et laine de bois.
A partir de juin 2020, le couple commence à creuser la surface pour accueillir les blocs de fondation de la maison. Un mois plus tard, les fameux containers sont livrés et « l’après-midi même, on a commencé à faire les ouvertures, les cloisons, et 3 tonnes de ferraille ont été enlevées », raconte Florent. Les étapes suivantes : la pose des menuiseries pour que l’habitat soit étanche à l’air, et enfin l’isolation.
» On ne peut pas lésiner sur l’isolation « , explique le trentenaire, une étape cruciale pour bien vivre dans sa maison container, car le métal laisse filtrer la chaleur et le froid. Ils ont choisi des panneaux de mousse de polyuréthane pour l’extérieur. Pour l’intérieur, le couple a opté pour un matériau écologique et efficace, la laine de bois. La laine de verre est utilisée pour créer des cloisons et pour isoler les différentes pièces, comme les chambres.
L’ensemble des travaux a été réalisé en seulement 9 mois. Capucine travaille la nuit, Florent a demandé à consacrer une journée supplémentaire à ce projet, le lundi en plus des week-ends. Ils consacrent tout leur temps libre à ce projet : « Nous n’avions qu’un seul jour de congé en 9 mois, nous sommes passionnés par ce projet, nous voulions être là rapidement. Ce n’était pas une corvée d’aller travailler dans cette cabane » plaisante Florent.
Quelques conseils de Florent pour réussir son auto-construction en conteneurs.
Si la construction de la maison a été rapide, elle s’est également déroulée sans accroc majeur. En tant que novices, le couple a dû relever un gros défi avec la charpente : » C’était un gros travail, ça demandait plus d’implication, c’était la seule découverte pour nous « . Pour surmonter cet obstacle, ils ont fait quelques recherches au préalable et ont demandé conseil sur les meilleurs matériaux et la manière la plus efficace de procéder.
Autre exemple, Florent loue les réseaux sociaux comme source d’une grande entraide entre novices. Par exemple, en regardant d’autres constructions, ils ont pu installer eux-mêmes les fenêtres et les boiseries sans trop de difficultés. Le couple partage également l’avancée des travaux, ainsi que de précieux conseils, sur son compte Instagram.
Si vous avez également envie de vous lancer dans l’autoconstruction, Florent vous donne quelques conseils :
» N’écoutez pas les autres » : Si les plus jeunes étaient enthousiasmés par leur projet, les anciens étaient plus dubitatifs, « ce ne sera pas bien isolé », « ça ne durera pas », énumère Florent. Mais leur détermination les a vite fait changer de discours.
« Démarchage de plusieurs fournisseurs pour les matériaux » : Florent est fier d’avoir joué le jeu de la concurrence, qui lui a permis de faire des économies.
« Ne pas se précipiter » : il invite à bien étudier toutes les possibilités que ce soit pour les matériaux ou pour les fournisseurs.
« Persévérez ». Le couple n’a pas baissé les bras, après avoir essuyé un premier refus pour le permis de construire : « La ville où nous voulions construire n’acceptait pas les maisons à toit plat, et c’était un refus catégorique pour une maison container. » Bon négociateur grâce à sa profession, Florent a réussi à convaincre les élus locaux de la mairie de Franois qui ont finalement été séduits par le projet.
» En effet, nous mettons en valeur les petites imperfections, il serait dommage de cacher l’histoire du contenant. «
Par ailleurs, le couple a bien respecté son budget initial. Après avoir acheté le terrain, ils ont emprunté 160 000 € à la banque pour construire 160 mètres carrés de surface habitable. Ils ont également fait appel à un terrassier pour assurer la garantie décennale, et à un étancheur qui a ajouté un revêtement à la charpente. La maison de 145 mètres carrés est composée de trois chambres, d’un bureau, d’un salon de 45 mètres carrés et d’un studio à louer. Ils prévoient de construire une petite piscine et une terrasse de 80 m² devant la maison.
Concernant l’esthétique de l’intérieur, le couple a choisi de ne pas peindre mais de laisser les containers dans leur état brut : « on essaie de mettre en valeur les petites imperfections qui sont visibles, et les souches. Il y en a qui font des maisons en containers et qui cachent tout. De notre point de vue, nous avons fait une maison atypique et il serait dommage de cacher toute l’histoire du conteneur », explique Florent.
Actuellement, si le chantier est à l’habillage extérieur, Capucine s’occupe de la décoration intérieure où les matériaux naturels, comme l’osier, sont en tête de liste. Leur prochain projet en tête ? « En trouvant un autre terrain, nous aimerions créer un Central Park à plus petite échelle, où il y aurait des mini-maisons de 30, 40 m² faites de containers. » Mais pour l’instant, le couple s’efforce de terminer complètement sa maison atypique d’ici début 2022.
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